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Impact numérique

Théories pédagogiques

C'est la question que nous sommes allés poser à Christophe Jeunesse, Maître de conférences en sciences de l'éducation - Université Paris Ouest.


En 2013, il avait déjà abordé à cette question pour la Cegos dans le cadre d'un enquête sur le thème de Regards sur l’apprentissage et le e-learning.


Depuis les MOOC sont arrivés. La classe inversée donne des résultats étonnants. Le blended learning s'installe durablement dans le paysage. 


Une bonne raison pour revenir vers lui et explorer de nouveau le sujet. 

11 juin 2013

Le numérique bouleverse t'il 
​les théories pédagogiques ?

En premier lieu, il faut parler du béhaviorisme, qui avec force renforcements, positifs et/ou négatifs, permet d'apprendre. Cette théorie est reprise actuellement par des entreprises comme domoscio avec de l'ancrage mémorielle. C'est la logique de la machine à apprendre de Frédéric Skinner. Cette théorie s'adapte très bien pour construire des réflexes et des traces neuronales. Cela répond aux apprentissages de type procédural. C'est de l'apprentissage par la répétition où il n'y a pas de jugement de valeurs. 

 

 

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Trois grandes théories pédagogiques

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En second, nous avons le cognitivisme avec Jérôme Bruner qui fête ses 100 ans cette année. En réaction  au béhaviorisme, il sort de la boite noire qui apprend. On est dans la pédagogie de la signification. Pour lui le sens des choses ne se construit pas dans le cerveau mais est donné par la culture. Il s'appuie sur les recherches de Piaget avec le constructivisme et de Lev Vygotski avec le socio-constructivisme.

 

  • Piaget pense que l'on construit ses apprentissages à partir de contexte. Notre cerveau se développe en même temps que notre corps et nous assimilons des connaissances issues de notre expérience de découverte de l'environnement. La logique constructiviste forme la base des outils de simulations.

 

Vygotski travaille sur la zone proximale de développement. Pour apprendre il est nécessaire de sortir de sa zone de confiance associée à un tutorat pour étayer ses savoirs.

 

Enfin le socio-constructivisme ouvre la voie à l'apprentissage collaboratif. Le socio-constructivisme s'adapte très bien aux études de cas dans des espaces d'échanges de LMS en organisant des conflits socio-cognitif. 

Dernier arrivé et largement décrié par les universitaires, le connectivisme. Il suffit de faire quelques recherches sur internet pour s'en rendre compte.

Cette théorie d’apprentissage à l’ère numérique, a été développée par George Siemens et Stephen Downes. Elle s’appuie sur leur analyse des limites du behaviourisme, du cognitivisme et du constructivisme afin d’expliquer les effets que la technologie a sur la façon dont nous vivons, communiquons et apprenons. L'article Le connectivisme, l’intelligence et la conscience globale et singulière fait une bonne synthèse de cette réflexion pédagogique.

 

Christophe Jeunesse n'a pas abordé ce concept. Pour autant, il donne à penser dans le contexte des apprentissages en réseau que cette approche répond aux concepts de la digital literacy.



Voici comment Georges Siemens définit le connectivisme :

Le Connectivisme est l’intégration des principes explorés par les théories du chaos, théories des réseaux (et la théorie de l’information), de la complexité (et la Systémique) et les théories de l’Auto-organisation. L’apprentissage est un processus qui se produit dans des environnements nébuleux composés d’éléments de base en mouvement – et le processus d’apprentissage n’est pas entièrement sous le contrôle de l’individu. L’apprentissage (processus défini comme la connaissance pouvant être actionné) peut résider en dehors de nous (au sein d’une organisation ou d'une base de données), et se concentre sur la connexion d’ensembles d’informations spécialisées, les liens qui nous permettent d’apprendre davantage sont plus importants que l’état actuel de notre connaissance. Le Connectivisme est motivé par la compréhension que les décisions sont fondées sur des bases qui se modifient rapidement. De nouvelles informations sont constamment acquises. La capacité d’établir des distinctions entre l’information importante et sans importance est vitale. La capacité de reconnaître quand de nouvelles informations modifient le paysage en fonction des décisions prises hier est également critique.

 


Le connectivisme, théorie pédagogique
​ou pratique ?

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Pour Christophe Jeunesse,  le digital a deux impacts majeurs :

  • le moteur de recherche et les bases de données qui permet d'accéder  à toutes sortes de ressources
  • le réseau social qui permet de rapprocher les personnes s'intéresser aux mêmes sujets facilitant les communautés d'expert

 

Du reste, les étudiants sont en permanence connectés dans les amphis et peuvent contester le professeur en vérifiant par les réseaux la connaissance distribuée. Le numérique imprègne désormais toutes les pratiques d'apprentissage.

 

Quid de l'impact sur notre système cognitif ? L'individu serait désormais un individu hybride en utilisant tous les outils à sa disposition... Notre cerveau exploite les artefacts disponibles dans son environnement. Cela change notre manière de fonctionner. Mais la mémoire déportée pourrait rendre la mémoire paresseuse (logique de mémorisation versus savoir où se trouve l'info).

 

La technologie est un système avec deux facettes, positif et négatif. Pour Christophe Jeunesse, le numérique amplifie des phénomènes existants mais ne change rien aux manières d'apprendre. En clair, il n'y a pas de révolution vis-à-vis des théories de l'apprentissage bien sûr, mais plutôt une interprétation des pratiques numériques à la lumière des théories. 

 

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Pour aller plus loin

 

10 principes pédagogiques à prendre en compte pour concevoir des environnements d’apprentissage multimédia

Richard Mayer, psychologue américain et chercheur à l’Université de Californie, développe depuis 2001 un concept scientifique intéressant : la théorie cognitive de l’##apprentissage #multimédia.

 

La pédagogie au prisme des Intelligences multiples

La théorie des intelligences multiples Les 8 intelligences : L’intelligence corporelle/kinesthésique L’intelligence logique-mathématique L’intelligence musicale/rythmique L’intelligence naturaliste L’intelligence verbale-linguistique L’intelligence visuelle/spatiale Parmi les nombreuses grilles d’intelligences qui ont été élaborées, la théorie des Intelligences Multiples d’Howard Gardner a le mérite d’être particulièrement simple à comprendre (car parlant bien à l’intuition) 

 

Les Mooc connectivistes : les formations des égocrates ?

Si je faisais une comparaison avec le monde du bâtiment, le MOOC Itypa consiste à demander à des maçons de construire un mur avec de nouveaux matériaux. La première semaine nombreux ont expliqué que c'était difficile. La question de l'expertise de l'adaptation se pose pour les enseignants et pedagogues et explique aussi la difficulté pour ces derniers de s'adapter aux différentes formes d'intelligence d'un apprenant.

 

Cartographie des courants pédagogiques

Dans le cadre de notre activité d’enseignant ou de #formateur nous sommes amenés à développer des stratégies d’#apprentissage et à les adapter en fonction de nos apprenants et objectifs de #formation.

Dans chacune de ces stratégies ou courants pédagogiques il est possible de puiser des idées pour ensuite améliorer notre pratique et diversifier la transmission du savoir. Je vous propose donc de revoir ces courants pédagogiques sous forme de carte mentale.

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Impact ou non ? Pas si simple...